diarios de motocicleta

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J'irai dormir chez vous

 

(cliché de la montagne érotique.. Et non, ne cherchez pas de forme phallique ^^) 

 

 

Durant ce séjour, nous avons eu par deux fois, l'opportunité d'aller dormir chez l'habitant.

Deux cadres très différents pour deux expériences au coeur de la culture du pays, ou plutôt des cultures du pays. Ou plutôt des cutures de cette île. Sulawesi.

 

La première nuit avait lieu justement, dans une des maisons typiques de la région.

 

Après plus de 6 heures de marche dans les rizières, avons été reçu par un couple d'une cinquantaine d'année qui vivait dans une maison traditionnelle. En traversant le village, nous avons vu (et surtout senti), l'odeur du sang d'animal.

 

A priori, un enterrement venait d'avoir lieu. Et bingo, au moment de dîner, le guide nous informe que le buffle venait d'être fraichement tué. Je me régale les papilles avec du riz, de la bonne viande marinée dans de la citronnelle, de la coriandre, du curry et autres épices.

Après avoir passé tout ce temps à marcher dans les rizières, que même mes pompes elles ont eu mal, je m'endors épuisée vers dix heures du soir.

 

Le lendemain je me reveille donc en hauteur puisque je dors là :

 

 

Une fois de plus, je me heurte à la barrière de la langue et lui proposant mon aide pour la cuisine. Soit elle n'a pas compris, soit elle préfère faire elle-même. Un échange para-verbal s'installe doucement entre nous deux, elle me regarde d'un air attendri en levant le pouce vers le haut. 

Je crois qu'elle me kiffe. 

 

Juste avant de repartir pour une autre randonnée de 4 heures cette-fois (pff c'est quoi quatre heures ?!), elle me voit m'attacher les cheveux et vient prendre le relais. 

 

 

Je comprends aussitôt qu'elle doit avoir une ou plusieurs filles qui ne doivent certainement pas vivre à proximité. En parrallèle à ce moment, le guide nous apprends qu'elle a 9 enfants et que la plupart sont partis travailler à la mine. 

 

Ah ces mines, ce sont vraiment des plaies ! Pour les plus anciens lecteurs de ce blog, souvenez-vous, j'en faisais état lors de mon arrivée au Pérou, il y a un peu plus de deux ans (cliquer sur le lien ci-dessous)

 

(pour les curieux.. ou les poissons rouges ^^)

 

Donc un bisou dans le regard, et nous voilà repartis, les chaussures complétements défoncées, vers de nouvelles aventures.

 

 

 

 

 


 

 

Le surlendemain, changement radical de décor puisque l'on nous annonce que c'est au lac Tempé que nous allons passer la nuit. Le nom me dit quelque chose. J'ai un vague souvenir d'avoir vu Marianne James y être emmenée dans l'émission de Frederic Lopez. Après vérification, je réalise que je n'étais pas si loin, puisqu'elle était bien partie en Indonésie, sur un lac, mais pas dans la même tribu. 

 

Nous, nous allons chez les Bugis.

 

 

Cette ethnie a une caractéristique principale : ils ont toujours été des marins, ils vivent de la mer : commerce ou pêche. Il ne sont pas sédentaires non plus, puisqu'on les retrouve en Malaisie, en Australie, et même à Madagascar.

 

C'est d'ailleurs assez déconcertant de voir que notre guide toraja et l'interprète qui restera avec nous sur le lac, ne parlent pas la même langue. A ce moment, je réalise réellement l'absence de sentiment d'unité des indonésiens entre eux.

L'un vit dans les terres, l'autre au bord de l'eau. L'un est protestant, l'autre musulman, les idiomes sont différents, les coutumes, la cuisine... Bref, deux voisins que tout oppose. 

 

En arrivant chez l'habitante (oui, car on ne va pas se mentir, ce sont les femmes qui tiennent les maisons), je ne sais pas laquelle de nous deux est la plus intriguée par l'autre. Moi par sa maison sur pilotis, dans un habitat très ... spartiate, ou elle, par mes origines. 

Son neveux, qui doit avoir mon âge et qui sera notre intéprète me traduit ce que je devine dans les yeux de sa tante :"mais d'où viens-tu ?"

 

Ah la la, je suis à l'autre bout du monde, en quête de découvertes, d'enrichissement et une fois de plus, je suis la destinataire de cette question ! Je lui réponds que je viens d'Inde, mais que je suis française, mais que mon père vit en Indonésie, et que ma mère en Inde....

 

Le temps qu'elle médite sur cette annonce, j'en profite pour aller aux toilettes : (oui oui, ce sont bien les toilettes^^)

 

 

 

 

 

Pendant ce magnifique spectacle que fut le soleil couchant, je réalise que la maison bouge et pas qu'un peu ! Nous tournons, plus ou moins rapidement autour d'un piquet. En y regardant une deuxième, ce sont en réalité toutes les maisons (une trentaine) qui se mouvent ainsi.

 

 

 

Une fois le soleil couché et le ballet terminé, nous mangeons du poisson (évidemment). 

 

Délicieux. 

 

Après avoir mangé puis préparé les lits et les moustiquaires, je me prépare à m'endormir, bercée par le léger mouvement de la maison qui me rapelle mon hamac. 

Peu de temps après m'être allongée, j'entends un bruit de moteur. Le mari de notre logeuse vient de rentrer de la pêche. C'est donc elle qui prendra le relais en écaillant les poissons un par un, pour mieux les conserver dans le gros sel. A 22 heures.

 

 

 

Quelle vie mon Dieu... 

 

 

Pendant la soirée, l'interprète nous explique que cette population du lac est relativement récente et qu'elle n'est pas vouée à perdurer puisque c'est dans les années 70 que les Bugis ont décidé de venir s'installer ici. De même, les nouvelles générations (leur enfants), ne veulent en aucun cas, reproduire le mode de vie de leur parents. C'est peut-être le point commun à toutes ces familles, celle du guide, celle des Torajas ou du Bugis, ces modes de vie se perdent. 

 

J'ai bien fait de venir vous voir maintenant. Parce-que je n'aurai peut-être plus l'occasion de dormir à nouveau chez vous....

 

 

 

En attendant, je dois refaire mon sac à dos car je pars en Thailande demain.

 



07/03/2017
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